LES CHAISES MUSICALES
10ème édition
« Une rivière s’étoffe au fil de son parcours : depuis sa source mystérieuse et souterraine, elle dégringole souvent d'une montagne puis coule en plaine jusqu’à un fleuve qui, à l'estuaire, se jette dans l’océan. Tout au long de ce parcours, l’eau s’enrichit de la terre et étanche les soifs.
Les amateurs des Chaises Musicales savent que la musique, en réalité, suit à peu près le même chemin : née il y a une éternité, elle se réinvente continuellement, puisant ça et là dans les différentes traditions et folklores, offrant l’énergie vitale dont elle a le secret, pour arriver enfin sur une scène, où elle se jette dans nos oreilles. C’est cette évolution qui aboutit aux chefs d’œuvre de la musique écrite, tels les quatuors de Beethoven, ou les quintettes avec clarinette de Mozart et Brahms qui seront joués par Pierre Génisson et les Ebène. Le tout servi avec des musiques «affluentes» venues de Catalogne, Bohème, Argentine et France… avec le concours d’un trio hors catégorie, Surel-Ségal-Gubitsch, pour clore l’événement dans l’éclat de la réunion des genres »
Raphaël Merlin
Directeur Artistique des Chaises Musicales et
violoncelliste du Quatuor Ebène
Programme vendredi 21 Juillet
18 h – Concert classique « L’Europe d’Ouest en Est »
Sébastien Surel, violon
Raphaël Merlin, violoncelle
Suite pour violoncelle seul, 1926
Cette Suite du violoncelliste et compositeur catalan Cassado comprend trois mouvements, de style dansant :
Cette œuvre a été écrite en 1926, époque prolifique puisqu'il compose également le Concerto pour violoncelle en ré mineur et le Trio pour piano.
Cette suite a été dédiée à Francesco von Mendelssohn, violoncelliste descendant de Félix Mendelssohn.
Pas de deux, duo pour violon et violoncelle, 2012
Écrit pour le violoniste finlandais Pekka Kuusisto et et le violoncelliste franco-allemand Nicolas Altstaedt, commande de la Borletti-Buitoni Trust, ce Pas de deux est construit sur un système harmonique relativement simple, à savoir la répétition d'un même accord (évoquant notamment Maurice Ravel et sa sonate pour la même formation) ; ce duo présente des courbes de phrasé qui sous-tendent un éventuel geste chorégraphique, d'où son titre. L'œuvre met aussi en scène certaines oppositions entre des suggestions de chaud et de froid, de calme et d'exubérance.
Duo n° 1 pour violon et violoncelle, 1927
Devenu autodidacte après des études de violon et d'orgue vite interrompues, Bohuslav Martinů, bien que marqué à ses débuts par la musique française, reste toute sa vie enraciné dans la culture et le folklore tchèque. Son œuvre considérable (plus de 400 opus) y rejoint celle de Dvořák, Janáček et Smetana.
Le premier duo pour violon et violoncelle fut la première œuvre de Martinů enregistrée sur disques 78 tours. Elle est typique du Martinů « parisien » par ses rythmes incisifs et sa polytonalité.
Pique-nique sur la pelouse
21 h – Concert classique.
Quatuor Ébène :
Pierre Colombet - violon
Gabriel Le Magadure – violon
Tomoko Akasaka - alto
Raphaël Merlin – violoncelle
Pierre Génisson clarinette
Quatuor numéro 11 en fa mineur, opus 95, 1810
Composé de mai à octobre 1810, un an après le quatuor n° 10 mais quatorze ans avant le quatuor n° 12, et publié en 1816, ce quatuor est intitulé par Beethoven lui-même « Quartetto Serioso », à cause du 3ème mouvement. Il est souvent considéré comme annonciateur des derniers quatuors de Beethoven, par sa couleur générale, plutôt amère, malgré le finale triomphant, très proche de l'ouverture d'Egmont (musique de scène composée quelques mois auparavant). Il a en effet été écrit durant une période particulièrement troublée sur le plan historique (prise de Vienne par les Français) et et sur le plan personnel (décès de deux mécènes, échec du projet de mariage avec Thérèse Malfatti).
C'est le plus court des grands quatuors beethovéniens.
Quintette pour clarinette et cordes en la majeur, K. 581, 1789
Créé en une année difficile pour Mozart, humainement, musicalement et matériellement, ce Quintette, le seul écrit par Mozart pour cette formation, inaugure le répertoire pour clarinette et quatuor à cordes (Weber, Brahms, Reger...).
La pièce a été dédiée à son ami et frère en maçonnerie Anton Stadler, clarinettiste et facteur d'instrument, qui, Mozart étant à l'alto, la créa le 22 décembre 1789, au cours d'un concert de charité qui ne rapporta rien à Mozart, pourtant bien dans le besoin. L'œuvre, d'inspiration maçonnique, exploite à fond toutes les possibilités de timbre et d'expression de la clarinette, particulièrement son registre grave que Stadler cultivait avec prédilection.
Programme samedi 22 Juillet
18 h – Concert classique.
Quatuor Ébène :
Pierre Colombet - violon
Gabriel Le Magadure – violon
Tomoko Akasaka - alto
Raphaël Merlin – violoncelle
Pierre Génisson clarinette
Quatuor en ré mineur, K421, 1783
Deuxième de la série des six quatuors dédiés à Haydn, écrite dans la tonalité de ré mineur qui représentera toujours pour Mozart celle de la confession douloureuse faite à voix basse, l’œuvre, courte et dense, se développe dans une atmosphère d'ensemble sombre, élégiaque, angoissée, qui offre parfois des modulations lumineuses et chaudes.
Quintette pour clarinette et cordes op. 115 en si mineur, 1891
La rencontre de Brahms et d'un clarinettiste exceptionnel, Richard Mühlfeld, suscite la composition de quatre partitions de musique de chambre, dont ce Quintette, où sont mises en valeur les qualités de timbre et l'expressivité de la clarinette. Composé rapidement, joué avec Richard Mühlfeld, pour la partie de clarinette, il rencontre un accueil triomphal dès les premières auditions publiques.
Pique-nique sur la pelouse
21 h – Concert Musique du monde
Trio :
Sébastien Surel
Vincent Ségal
Tomás Gubitsch
Compositions originales et improvisations puisées dans de multiples territoires musicaux : jazz, musique argentine, musique nomade.
El sobrevuelo de Pegaso (Tomás Gubitsch)
Bebê (Hermeto Pascoal)
Escales (Sébastien Surel)
Changing everything (Vincent Segal)
‘Round midnight (Thelonious Monk)
Persécution et fugue (T. Gubitsch)
Sol (Leonardo Teruggi)
UK Garage (V. Segal)
Decantaciones de encantaciones (T. Gubitsch)
Groovement perpétuel (S. Surel)
Smile (Charles Chaplin)
Travesuras (T. Gubitsch)